Peyo est né au bord de l'étang de l'Or à Pérols à côté des marécages et de l'aéroport de Montpellier. Sa maman était une Portugaise Ortigao Costa qui était dans une manade de chevaux Camargue. Les voisins possédaient un étalon Portugais Palomino d'origine Andrade nommé "Fesco" et c'est tout à fait naturellement, que le manadier demanda qu'on lui prête ou loue l'étalon.


Onze mois plus tard, naissait "Peyo", (qui n'était pas encore baptisé). Les chevaux Camargue ne pouvaient pas supporter ce vilain petit canard rouge qui choquait dans leur troupeau blanc. Peyo fut l'objet de harcèlement comme dans toute bonne cours de récréation. Le vieux manadier qui n'arrivait pas à gérer la situation décida d'appeler son neveu pour recaser le vilain cheval rouge. Le Neveu, Max Vendrell vendeur de chevaux ibériques, récupéra le poulain et le ramena dans ses écuries, à Aigues-Mortes. Comme il me connaissait, et sachant d'où venait le poulain, il m'appelle et me dit tout fier :


"j'ai un frère de tes chevaux Irado et Joïa".


Je m'étonne, parce que le naisseur est comme mon jeune frère et ne m'a jamais parlé de ce cheval.


Je raccroche et j'appelle mon copain qui me confirme que ce poulain était bien le fils de "Fesco" et qu'il avait complétement oublié cette histoire.


Je rappelle de suite Max, et lui dit que le poulain de 1 an et demi m'intéresse, que je veux le voir pour l'acheter.


Max essaye de me dissuader :" je ne peux pas te vendre ce poulain, il est tout maigre, tout laid et il s’est fait abimer par les Camargue de mon oncle ".


" Ce n’est pas grave, je t'achète le poulain ", " combien ? "


Max bégaie et me dit, " non, je ne peux pas te vendre ça ! je ne peux pas te donner de prix, attends 2 ou 3 mois que je le remette en état ".


J'insiste et lui propose de lui échanger contre la fabrication de son site internet. Un silence de 10 secondes et il accepte.


" j'arrive, dans une heure pour le chercher "...


" Non, non, il est trop moche viens plus tard "


" Non, non, j'arrive ".


Sachant qu'il faut toujours suivre son instinct, je bats le fer quand il est chaud. Me voilà sur place une heure après avec mon van il est 20h. Il me montre le poulain en question et là.... Effectivement ... pas terrible... pas grave je le prends.


Comme on dit chez nous il était un peu "estriffé "de partout, comme s’il sortait d'une bagarre. Craintif, les yeux écarquillés, nous le chargeons dans le van et sans attendre je tape la main de Max et file en vitesse. Affaire faite.


En arrivant aux écuries, Jenny voit la "chose" et dit "c'est quoi, ça ? » C'est à ce moment-là que mes origines du Sud mon dicté de l'appeler Peyo, parce qu'une "peille" en patois du Sud, c'est un vieux torchon abimé qui sert de serpillière.


Ne sachant pas l'orthographe exacte, "peille", avec l'accent et devenu "Peyo". Rémy LARGILLIERE